LE MONTAGE A DISTANCE

Le montage à distance >  Introduction

 

EXTRAIT :


« En présence de deux plans importants, porteurs de sens, je m’efforce non pas de les rapprocher, ni de les confronter, mais plutôt de créer une distance entre eux. Ce n’est pas par la juxtaposition de deux plans mais bien par leur interaction par l’intermédiaire de nombreux maillons que je parviens à exprimer l’idée de façon optimale. L’expression du sens acquiert alors une portée bien plus forte et plus profonde que par collage direct. L’expressivité devient alors plus intense et la capacité informative prend des proportions colossales. C’est ce type de montage que je nomme “montage à contrepoint” », ou (selon les traductions) ”montage à distance” ».

      Artavazd Pelechian - Le montage à contrepoint, ou la théorie de la distance

Pelechian a exposé sa conception du montage dans un texte qui s'intitule : Le montage à contrepoint, ou la théorie de la distance. Ce texte date de 1971 - 1972 et a été traduit en français dans la revue Trafic en 1992.

    Comme ses prédécesseurs soviétiques, Pelechian met le montage au tout premier plan et devient l'un des grands monteurs de l'histoire du cinéma. En séparant les plans importants d’un film pour augmenter leur signification, il a inventé "le montage à distance".

    Ce montage n’a pas de construction linéaire, mais circulaire, ou plus exactement spiralée, la spirale étant une figure qui sous-tend toute la filmographie du cinéaste arménien.

   Ce montage accorde une grande importance à la bande son, composée exclusivement de musique et de bruits. Bande son qui, selon Pelechian, doit être aussi expressive que la bande image et qui doit fusionner avec celle-ci.

Si j’ai deux images qui m’intéressent (...), je les décolle. J’ai compris que ces éléments mis à distance parlaient mieux entre eux que s’ils étaient mis côte à côte.

Artavazd Pelechian