Le montage à distance > Figure de la spirale > La figure de la spirale dans Les saisons
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La figure de la spirale dans LES SAISONS
Le film Les saisons raconte une année, d’un printemps au suivant, de la vie de bergers arméniens dans un village de montagne.
Le thème des saisons se prête parfaitement à une construction pouvant être représentée par une spirale ; les saisons représentant un cycle, une circularité dans le temps et se répétant chaque nouvelle année.
Les séquences sont montées dans l’ordre chronologique des saisons : printemps, été, automne, hiver, printemps. Le film est équilibré : environ trois séquences par saison.
LES CHUTES, UN REFRAIN
Les chutes (dans le torrent, les pierres ou la neige) constituent une séquence récurrente et peuvent être considérés comme des « plans importants » de la théorie du montage à distance qui ouvrent, ponctuent et terminent le film. Une scène de chute est montée à chaque saison. Cependant, la chute connaît des variations : comme dans une spirale, à chaque moment différent, un lieu différent. Ces répétitions et variations de séquences mettent ainsi en évidence la construction spiralée. La chute finale dans le torrent fait écho à la première du film et permet, sur le schéma de la spirale, de « revenir à la verticale » du début du film : on a avancé d’un « rond de spirale », on se retrouve au même moment, mais on a avancé d’une année.
SPIRALE ET SAISONS
La perpétuité et l’inéluctabilité de la spirale documentent aussi sur la vie de ces bergers arméniens : il semble que le cycle des saisons régisse la vie du village depuis des siècles et sans grand changement.
Le spectateur voit le regard qu’il porte au berger qui chute dans la première séquence évoluer : après l’avoir reconnu faisant partie des bergers qui ont chuté dans le torrent à l’automne lors de la traversée avec les moutons, se mariant en hiver, il peut lui aussi élever d’un cran son ressenti, sa réflexion lorsqu’il le revoit dans la séquence finale.
LE FRAGMENT CONTIENT LE TOUT
La construction de ce film est la même que celle de la filmographie de Pelechian : on commence bien par le printemps, symbole du début de la vie, Au début, pour aller vers l’hiver, la Fin, avant de terminer par le retour du printemps, la renaissance, la Vie.
Pour Pelechian, chaque fragment contient le tout : l’image, comme la Terre, doit être circulaire ; non seulement l’image, mais le film dans son ensemble. Il aurait pu ajouter, en montant d’un cran, non seulement le film, mais l’ensemble des films.
Découpage du film - liste des séquences
Représentation sous forme de spirale